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La déforestation au Québec
Depuis 1987, presque la totalité du territoire forestier exploitable à été littéralement donné à plus de 300 CAAF. Pas étonnant quand on peut lire dans le cahier officiel de la mise à jour du régime forestier du ministère des Ressources naturelles que : « le développement durable des forêts implique l’utilisation des diverses ressources disponibles à des fins économiques »! Afin de calmer les quelques esprits indomptables et rassurer l’opinion publique (si tant est qu’on l’entende), on a évincé du vocabulaire l’expression de « coupe à blanc » pour la remplacer par des euphémismes trompeurs et mensongers tels « coupe avec protection de la régénération et des sols » (CPRS), « rendement soutenu », etc. En fait, la CPRS est une coupe à blanc qui peut s’étendre sur une superficie allant jusqu’à 150 hectares de forêt boréale. De 1991 à 1996, le gouvernement québécois a accordé une augmentation de plus de 60% des volumes de résineux à récolter. On parle d’une augmentation à proportions suicidaires. On prend à la forêt plus que ce qu’elle est en mesure de fournir. C’est l’avenir de la forêt boréale québécoise qui est hypothéqué, sa faune, ainsi que les peuples autochtones qui y vivent. On presse l’orange et on jette l’écorce! À la Baie James, territoire des Cris, « la plupart des territoires de chasse de Waswanipi sont rasés à 30% ou à 50%. Dans certain cas on parle de 90%. » affirme Paul Gull. Au niveau du 52ème parallèle, la Baie James représente un écosystème tout à fait particulier à cause notamment à sa température caractéristique qui se situe annuellement, en moyenne, entre 0 C et 2.5 C degrés. La région qui est essentiellement plantée d’épinettes noires, à croissance lente, et où la période de croissance de la végétation, en raison du climat, est extrêmement courte, font d’elle une région très vulnérable à l’extinction définitive, suite aux coupes rases. Pour satisfaire l’insatiable soif des compagnies, le gouvernement octroie aujourd’hui encore des permis de coupe. « Ces permis d’exploitation pourraient compromettre la pérennité de ces écosystèmes fragiles » (Greenpeace) ainsi que le mode de vie traditionnelle des autochtones de la région. Cette région forestière représente 433 645 km2 de superficie, soit 28% du territoire. Il y a urgence! Patrick De Bortoli |